Se rendre au contenu

Veilleurs des sources, 

poésie pour un écosystème aquatique

Résidence à la Cité internationale des Arts de Paris 

en partenariat avec l'ESBA Montpellier

     du 5 janvier au 31 mars 2026

     Cité internationale des Arts,  18 rue de l'Hôtel de Ville, 75004 Paris 

     https://www.citedesartsparis.net/fr/

  Le projet « Veilleurs des sources, poésie pour un écosystème aquatique » que je développerai dans le cadre de la résidence à la Cité internationale des Arts de Paris explore le microbiome lacustre. Témoin silencieux des bouleversements écologiques majeurs, ce peuple invisible des lacs forme un écosystème complexe extrêmement sensible aux effets du dérèglement climatique : augmentation des températures, acidification, eutrophisation. Constitué de bactéries, virus, champignons, protozoaires, micro-algues, rotifères et crustacés, cette communauté de micro-organisme est à la fois le premier maillon de la chaîne alimentaire, un acteur essentiel de la régulation climatique, un super-producteur d’oxygène et la sentinelle de changements globaux. Fragile, vulnérable aux moindres changements physico-chimiques, le microbiome lacustre incarne une dimension essentielle et méconnue de nos interdépendances avec le vivant. 


La résidence à la Cité internationale des Arts me permettra d’ouvrir un espace de recherche-création autour de ce microbiome lacustre, qui se déploiera en trois gestes :


  1. Captation et étude de terrain 


À l’aide de capteurs, j’étudierai les variations physico-chimiques (température, PH, qualité de l’eau) du lac de Saint Mandé dans le Bois de Vincennes — étude réalisée en partenariat avec les chercheurs du laboratoire d’hydrobiologie de l’OFB à Paris. Ces données deviendront la matière première d’un travail de traduction. 


2. Création d’une installation sculpturale 


Les données récoltées seront converties en pulsations lumineuses par l’intermédiaire de programmes codés. Diffusées au cœur de fines sculptures en porcelaine, inspirées des morphologies microbiennes, ces « Veilleurs » formeront une constellation de céramiques. La transposition des données numériques et pulsation lumineuses a été expérimenté lors de la création de la pièce Respire

En écho à la densité et à la complexité du microbiome lacustre, je réaliserais une sculpture à l’image de cet organisme collectif. Ce corps poreux accueillera les « Veilleurs » et les systèmes aquatiques étudiés lors de l’étude de terrain. 


3. Retranscription, exposition & conservation 


À terme, je souhaite que cette sculpture retourne aux abords du lac étudié, afin qu’elle devienne commensale, qu’elle accueille peu à peu d’autres formes de vie et s’intègre dans la continuité de son milieu. 

Déplacée en situation d’exposition, l’installation sculpturale sera activée par la présence des réservoirs aquatiques et des vies qui en dépendent. Le public sera invité à entrer en résonance avec cet organisme collectif, à assimiler symboliquement l’histoire moléculaire de l’eau et emporter avec soi une partie de cette archive mémorielle. 


À travers ce projet, je propose d’esquisser un portait mouvant du microbiome lacustre. Entre données scientifiques, traduction lumineuse et céramique, cette installation sculpturale interroge nos manières de percevoir, traduire, et partager la mémoire de l’eau. 

Comment rendre visible ce qui se joue à l’échelle du nano et du millimétrique ? 

Comment inventer des formes de récit qui témoignent de nos interdépendances ? 

Qu’elle forme nous faut-il inventer ensemble pour parler de nos polyphonies ? 


L’installation sculpturale « Veilleurs des sources » se donne pour horizon de re-poétiser notre regard sur les écosystèmes aquatiques, en les pensant comme des organismes collectifs dont nous dépendons intimement.


Lecane ludwigii, un rotifère observé dans le lac Acherito (Espagne) en automne 2018 © Dirk Schmeller 
https://exploreur.univ-toulouse.fr/le-peuple-invisible-des-lacs-au-service-de-la-planete

Chaque pièce sera réalisée en tirage limité, constituant ainsi une série unique et cohérente. L’économie du projet et les p​rocédés de création s’inscrivent dans la sobriété et le souci du moindre impact écologique, privilégiant des matériaux issus de la collecte, des techniques respectueuses de l’environnement et une production mesurée.